Moment de recueillement avec la communauté française

Moment de recueillement avec la communauté française
suite aux attentats du 13 novembre 2015

Mes chers concitoyens,

Il y a un peu plus de 10 mois, le 8 janvier, nous nous sommes réunis ici même pour une minute de silence. Avec un sentiment à la fois d’espoir et de crainte. Aujourd’hui à nouveau, nous nous retrouvons dans l’épreuve, dans la douleur partagée, et dans une communion de sympathie avec les victimes de cette vague d’attentats qui a endeuillé la nation.

Les attentats contre Charlie Hebdo et l’hyper kasher nous ont confrontés à un niveau d’horreur qui a plongé le monde entier dans la stupeur. Les attaques d’hier nous ont montré que les limites de l’horreur pouvaient encore être repoussées. De l’horreur, mais aussi du niveau d’organisation de ceux qui nous ont déclaré la guerre.

Car c’est ainsi qu’il y a lieu de qualifier cet « acte d’une barbarie absolue » selon les termes employés ce matin par le Président de la République. Et je continuerai de citer le Président : « C’est un acte de guerre qui a été commis par une armée terroriste, Daech, une armée djihadiste, contre la France, contre les valeurs que nous défendons partout dans le monde, contre ce que nous sommes : un pays libre qui parle à l’ensemble de la planète. C’est un acte de guerre qui a été préparé, organisé, planifié de l’extérieur, et avec des complicités intérieures que l’enquête permettra d’établir ».

Le chef de l’Etat a également annoncé, hier soir et ce matin, les mesures déployées pour y faire face : la proclamation de l’état d’urgence, un déploiement des forces de sécurité intérieures et l’armée, un rétablissement des contrôles aux frontières, un renforcement de tous les dispositifs à l’échelle maximale des renforts.

« Parce qu’elle a été agressée lâchement, honteusement, violemment, la France sera impitoyable à l’égard des barbares de Daech. Elle agira, dans le cadre du droit, avec tous les moyens qui conviennent et sur tous les terrains, intérieurs comme extérieurs, en concertation avec nos alliés qui eux-mêmes sont visés par cette menace terroriste », a encore ajouté le Président de la République. Ici, en Pologne, la menace n’est nullement de la même ampleur. Les autorités polonaises ont néanmoins renforcé les mesures de sécurité autour de l’ambassade et je leur ai demandé de faire de même autour des deux sites du LFV.

Ce dont nous avons besoin aujourd’hui pour faire face, c’est de l’unité de la nation, du rassemblement de notre communauté autour des valeurs fondamentales de la République, car ce sont elles qui ont été visées hier. Vous en êtes l’illustration ce soir. Vos conseillers consulaires – Pascale Ceux, Michel Marbot, Jean Rossi absent de Varsovie, s’associant à nous par la pensée – et moi-même avons souhaité vous accueillir ici, dans les murs de l’ambassade, à un moment où notre République traverse une épreuve. En leur nom et au mien, je vous remercie d’être venus si nombreux. Nous avons pensé qu’il était important que nous nous retrouvions, comme le font en ce moment même nos compatriotes dans les autres villes de Pologne.

Et comme le font nos amis polonais. En entrant dans ce bâtiment, vous avez pu voir avec quelle intensité, avec quelle spontanéité, avec quelle ferveur les Polonais, du citoyen anonyme jusqu’au Président Duda, en passant par les élus des deux chambres et les membres du gouvernement sortant comme du futur gouvernement sont venus nous dire leur compassion, leur amitié et leur émotion, et consigné leurs sentiments dans les livres de condoléances ouverts. Nous sommes littéralement inondés de messages de sympathie sur les réseaux sociaux. J’irai ce soir, à la télévision, leur dire, au nom de la France, ma gratitude, et je vous invite à faire de même auprès de toutes vos connaissances dans ce pays.

Nous ne sommes pas seuls. La plupart des pays du monde ont exprimé leur révulsion et leur compassion. Nos amis des ambassades d’Allemagne et d’Espagne ont, comme nous-mêmes, mis les drapeaux en berne, et sans doute celles de bien d’autres pays amis.

Une fois de plus, mes chers compatriotes, votre présence ici ce soir est importante. Elle montre que, dans l’épreuve, nous savons faire bloc autour de ce qui nous unit, notre République, notre communauté nationale, nos valeurs.

Je vous invite maintenant à vous joindre à nous en observant une minute de silence en hommage à toutes les victimes de cette tragédie.

Je conclurai maintenant en citant à nouveau le Président de la République : « Mes chers compatriotes, ce que nous défendons c’est notre patrie, mais c’est bien plus que cela. Ce sont les valeurs d’humanité et la France saura prendre ses responsabilités et je vous appelle à cette unité indispensable ».

Vive la République et vive la France.

opublikowano 15/11/2015

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